Les médicaments anxiolytiques et hypnotiques

01/03/19

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Les médicaments anxiolytiques et hypnotiques font partie de la classe des médicaments psychotropes qui, en agissant sur le système nerveux central, modifient l’activité psychologique et mentale. Les psychotropes augmentent ou diminuent l’humeur d’un individu pour la normaliser.

Les médicaments anxiolytiques et hypnotiques font partie de la classe des médicaments psychotropes qui ont une action sur l’activité psychologique et mentale. Les médicaments psychotropes sont prescrits pour atténuer ou faire disparaître une souffrance psychique (anxiété, dépression, troubles du sommeil par exemple…).
Tous ces médicaments doivent faire l’objet d’une prescription par un médecin. Ils sont prescrits pour une durée limitée.
Comme pour tous les médicaments, les anxiolytiques et les hypnotiques peuvent entraîner des effets secondaires même lorsque le traitement est bien suivi. Un traitement mal indiqué ou pris trop longtemps peut faire courir des risques injustifiés au patient.
Dans certains cas, les patients peuvent consommer des anxiolytiques et des hypnotiques sur de longues périodes (plusieurs années), alors que les durées de traitement recommandées sont courtes. Il peut alors apparaître un phénomène d’accoutumance au traitement qui conduit le patient à prendre plus de médicaments pour obtenir le même effet thérapeutique.

Que sont les médicaments anxiolytiques et hypnotiques ?

Les médicaments anxiolytiques et hypnotiques font partie de la classe des médicaments psychotropes qui ont une action sur l’activité psychologique et mentale. Les médicaments psychotropes sont prescrits pour atténuer ou faire disparaître une souffrance psychique (anxiété, dépression, troubles du sommeil par exemple…).

Les anxiolytiques sont prescrits pour réduire l’anxiété également appelée « angoisse ». On les appelle aussi dans le langage commun des tranquillisants. Parmi les anxiolytiques les plus prescrits, on trouve principalement les benzodiazépines. À titre d’exemple, on peut citer Lexomil® (bromazépam), Xanax® (alprazolam), ou d’autres comme le Tranxène® (clorazépate) ou bien encore Valium® (diazépam)…

Les hypnotiques, également appelés somnifères, sont prescrits pour traiter les troubles du sommeil. Parmi les médicaments les plus prescrits, on retrouve Stilnox® et ses versions génériques (Zolpidem) ou bien encore Imovane® et ses versions génériques (Zopiclone), ou bien encore Noctamide (Lormetazépam).

Comment obtenir des médicaments anxiolytiques ou hypnotiques ?

Tous ces médicaments doivent faire l’objet d’une prescription par un médecin. Ils sont prescrits pour une durée limitée.

Par exemple :

  • la durée d’une prescription de médicament hypnotique est limitée à quatre semaines,
  • celle des anxiolytiques de quatre à douze semaines selon la molécule.

En général, ces médicaments sont prescrits par votre médecin pour une courte durée, car leur consommation régulière peut présenter certains risques. Une nouvelle prescription de ces médicaments doit faire l’objet d’une discussion avec votre médecin.

Depuis le 10 avril 2017, la prescription du Zolpidem se fait uniquement sur ordonnance sécurisée. Cette mesure a été prise pour limiter le risque d’abus et de détournement, très important avec ce médicament et favoriser son bon usage.

Le zolpidem reste inscrit sur la liste I des substances vénéneuses et sa prescription est toujours limitée à 28 jours.

Y a-t-il des risques liés à la consommation régulière de médicaments anxiolytiques ou hypnotiques ?

Comme pour tous les médicaments, les anxiolytiques et les hypnotiques peuvent entraîner des effets secondaires même lorsque le traitement est bien suivi. Un traitement mal indiqué ou pris trop longtemps peut faire courir des risques injustifiés au patient.

En effet, les anxiolytiques et les hypnotiques peuvent avoir des effets sur :

  • la vigilance,
  • l’attention,
  • la gestion des perceptions,
  • la mémoire,
  • l’exécution des mouvements,

Chez la personne âgée, la prescription de médicaments anxiolytiques et hypnotiques est excessive et tend même à se banaliser.

Par ailleurs, ces médicaments sont à l’origine d’effets iatrogènes importants chez la personne âgée souvent plus vulnérable :

  • des chutes pouvant entraîner des fractures,
  • des accidents de la voie publique surtout en cas de conduite automobile,
  • des états de confusion,
  • un effet sédatif trop important qui « endort » la personne…

À noter :

Les boîtes de médicaments intègrent un pictogramme qui indique leur niveau de risque (de jaune à rouge) lors de la conduite.
La plupart des anxiolytiques sont classés niveau II (orange), indiquant qu’il ne faut pas conduire sans un avis médical.

Y a-t-il des risques d’accoutumance ou de dépendance aux médicaments anxiolytiques ou hypnotiques ?

Dans certains cas, les patients peuvent consommer des anxiolytiques et des hypnotiques sur de longues périodes (plusieurs années), alors que les durées de traitement recommandées sont courtes. Il peut alors apparaître un phénomène d’accoutumance au traitement qui conduit le patient à prendre plus de médicaments pour obtenir le même effet thérapeutique.

De manière générale, les phénomènes d’accoutumance et de surconsommation restent liés à la régularité et la durée des prises de ces médicaments.

Les principaux signes d’alerte d’une surconsommation de ces médicaments sont :

  • une augmentation des prises du médicament (ex. : cinq prises par jour au lieu de quatre) ;
  • la prise d’une dose supérieure à celle prescrite (ex : deux comprimés à chaque prise au lieu d’un) ;
  • l’apparition de souffrances lorsqu’on arrête le traitement : anxiété, maux de tête,  faiblesse musculaire, irritabilité, nausées, sueurs,  insomnies, tremblements… C’est le syndrome de sevrage ;
  • la prise concomitante de substances psychoactives comme l’alcool ou des drogues ;
  • l’obtention illégale de ces médicaments (falsifications d’ordonnance, ajout, écriture différente sur les ordonnances, modification de la posologie).

En cas d’utilisation pendant une longue période, les risques liés à la consommation de ces médicaments deviennent alors supérieurs aux bénéfices attendus (lors du traitement des troubles du sommeil et des troubles anxieux en particulier).

C’est pour cette raison que l’on ne peut plus prescrire ces médicaments pour plus d’un mois (ordonnance pour 3 ou 6 mois, par exemple) : l’ordonnance n’est valable que pour un mois maximum, et une nouvelle ordonnance sera faite si nécessaire.

Références

Sources

  • Médicaments psychotropes : synthèse thématique . OFDT, 2016
  • Rapport sur le bon usage des médicaments psychotropes. OPEPS, juin 2006
  • Traité d’addictologie. Sous la direction de Michel Raynaud, éditions Médecine Sciences Flammarion
  • Drogue et dépendances. Livre d’information, MILDT
  • La prescription des psychotropes chez la personne âgée. Salle de presse virtuelle, Haute Autorité de Santé.

Rédaction
Le contenu de ce dossier a été élaboré par :

  • L’équipe Offre Prévention de la Mutualité Française,
  • Le département politique des produits de santé de la Mutualité Française,
  • Séverine Souraud, Pharmacienne
  • Dr Philippe Arvers, attaché en addictologie, tabacologue.

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