Dans cet écosystème récent, il reste des étapes à franchir pour optimiser les services proposés par la santé connectée. Quels sont les défis à venir ?
Avant de choisir l’objet connecté qui répondra le mieux à vos attentes, il est important de connaître les freins et les risques liés à leur utilisation, comme le possible détournement des données à des fins commerciales ou à leur piratage. Voici les pistes d’amélioration envisagées par les pouvoirs publics et privés pour améliorer le fonctionnement des objets connectés.
Mieux protéger les données
Selon l’OMS (Organisation mondiale pour la santé), la santé numérique doit permettre à tous l’accès à des services de santé de qualité, tout en garantissant la confidentialité et la sécurité des informations de santé des patients. Les données de santé touchant à l’individu sont très prisées et se vendent cher. Or, la politique de protection des données est à son balbutiement tout comme la confidentialité des informations sensibles récoltées, pas toujours cryptées sur le téléphone et parfois transmises à des services tiers. Où sont conservées les informations ? Par qui ? Pour en faire quoi ? Pour l’heure, le domaine est peu réglementé car le législateur n’a pas encore statué sur les objets connectés.
Fiabiliser les conseils et suivis
À ce jour, il n’existe pas de label public officiel attestant de la fiabilité et de la qualité d’une application ou d’un objet connecté. Ainsi, de nombreux équipements n’ont pas obtenu de tampon attestant une approbation scientifique. Pour les multiples objets qui reposent sur “l’automesure”, sans soutien médical, il convient de rester prudent quant à l’interprétation des résultats. Mesurer soi-même ne signifie pas auto-diagnostic, et en cas de pathologie, l’avis d’un spécialiste de santé prévaudra toujours.
Réfléchir sur le remboursement des objets connectés
Financièrement, le prix des objets connectés est souvent élevé et le remboursement par la Sécurité sociale est très rare. Pour être pris en charge par l’Assurance maladie, l’équipement doit être :
- prescrit par votre médecin ;
- inscrit dans la liste des prestations et des produits remboursables des dispositifs médicaux à usage individuel ;
- conformes à la réglementation en vigueur.
Faciliter l’accès à ceux qui en ont le plus besoin
Les objets connectés peuvent apporter une solution aux déserts médicaux, aux patients souffrant d’une maladie chronique et à la hausse des frais de santé. Néanmoins, les plus vulnérables qui auraient le plus besoin de ces assistants numériques sont souvent âgés, non-initiés aux nouvelles technologies, déconnectés, isolés dans des zones dépourvues de réseau téléphonique et souffrant de précarité financière.
Le spectre de l’individualisation de l’assurance maladie
En France, la loi interdit de faire varier les tarifs en fonction du comportement ou de l’état de santé des patients. Pourtant, la crainte que la mise en place d’une complémentaire santé « à la carte » soit autorisée existe. Elle permettrait aux assureurs de fixer des remboursements ou des cotisations corrélés aux risques pathologiques de l’assuré, à son hygiène de vie, à son environnement, etc.
Ces pratiques sont mises en place outre atlantique et certains assureurs américains proposent déjà une offre dématérialisée associant téléconsultations, accès à un réseau médical géolocalisé, check-up gratuits, etc. Les adhérents sont équipés de bracelets d’activité et les « bons comportements » sont récompensés à hauteur de 1$ par jour et 240$ annuels au maximum.
Développer l’interopérabilité entre les solutions et systèmes de santé
L’utilisation des solutions numériques au service de la santé implique une utilisation croissante et diversifiée du nombre de logiciels par les professionnels de la santé. Pour que les objets connectés soient utilisés efficacement, il faut donc optimiser et sécuriser la connexion entre les différents acteurs de la santé en :
- améliorant la transmission des données tout au long du parcours de soin du patient ;
- communiquant les bonnes données aux bons interlocuteurs (médecins de ville, hôpital, acteurs médico-sociaux, etc.) ;
- permettant aux différents systèmes de santé de se comprendre.
Même si certains chantiers restent à mener, plus de 400 000 applications de santé et de fitness sont disponibles en téléchargement sur les différents magasins en ligne (App Store, Google Play Store, etc.). Cela suppose que de plus en plus de personnes font confiance à la santé connectée et sont disposées à enregistrer et partager leurs données de santé.
Le conseil de Liz :
Avant l’utilisation d’un appareil connecté, prenez le temps de lire les conditions générales d’utilisation. Ceci vous permettra de vérifier si les informations transmises arrivent chez un hébergeur agréé pour recueillir vos données de santé à caractère personnel.
Pour consulter la liste, rendez-vous sur le site E-sante.gouv.fr.