Comment les études sur le cerveau font-elles progresser la médecine ?
06/12/23
06/12/23
Des mystères sur notre activité cérébrale restent à décrypter, mais voici quatre découvertes, parmi tant d’autres, qui ont changé notre manière de nous soigner.
La science progresse très vite et chaque jour, les neuroscientifiques réalisent de nouvelles avancées dans le domaine médical. En voici quelques-unes qui influencent les protocoles thérapeutiques et les relations entre professionnels de santé et patients.
Le cerveau ne fait pas la différence entre ce qui est réel, virtuel ou imaginaire (1)
Grâce à l’imagerie médicale, il a été observé que la perception visuelle et l’imagination sollicitent les mêmes zones du cerveau. C’est pourquoi, lorsque vous repensez à quelque chose d’agréable, vous ressentez généralement assez vite une sensation agréable. Si nous pouvons nous rendre autant malade avec des soucis réels qu’avec des soucis imaginaires, nous pouvons autant nous rendre heureux avec des bonheurs imaginaires que réels. Le pouvoir de l’imagination est l’un des pouvoirs les plus merveilleux du cerveau. L’utilisation de la réalité virtuelle en médecine offre de belles perspectives pour les traitements d’aujourd’hui et de demain !
La vérité universelle n’existe pas et chaque être humain a une perception unique et juste du monde qui l’entoure
Ce que notre cerveau perçoit (pensées) et ressent (affects) dépend de notre âge, de notre culture, de notre environnement social, de nos expériences et de nos croyances. Notre vision de notre environnement n’est donc pas erronée, par rapport à celle de notre voisin, mais simplement teintée par des biais cognitifs. Ces raccourcis cérébraux, fabriqués par notre cerveau, lui permettent de se concentrer sur les fonctions vitales.
« Nous sommes ce que nous pensons et croyons. Tout ce que nous sommes, résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre réalité, notre monde. » Bouddha.
Voici un problème mathématique utilisé dans des études en psychologie. Il va vous permettre de ressentir l’impact des raccourcis neuronaux, de constater comment le cerveau cherche à nous tromper en nous fournissant une réponse d’apparence évidente mais fausse pour gagner du temps :
Paul achète deux objets distincts, une batte et une balle. Au total, il paie 1,10 euros. La batte coûte 1 euro de plus que la balle. Question : combien coûte la balle ?
Prenez le temps de réfléchir. À ce stade, vous avez déjà visualisé une réponse, très rapide, en moins d’une seconde : 10 centimes. Cette réponse est fausse. Pourquoi ?
Parce que si la balle coûte 10 centimes, alors la batte, à 1 euro de plus, aurait été payée 1,10 euro, et donc Paul aurait déboursé au total 1,20 euros pour les deux objets.
La vraie réponse, est 5 centimes. Si la balle coûte 5 centimes, et la batte 1 euro de plus, soit 1 euro et 5 centimes, alors le total sera bien de 1,10 euro.
En médecine, le résultat d’un traitement et des techniques médicales (l’autosuggestion, la visualisation, l’auto-guérison, etc.) sont donc également conditionnés par nos croyances en notre guérison et à l’efficacité attendue du traitement suivi. (2)
L’intestin est un « autre cerveau » (3)
Les chercheurs ont découvert que l’intestin est riche de neurones connectés entre eux et colonisés de milliards de bactéries intelligentes, reliées à notre cerveau. Ainsi, notre appareil digestif influe directement sur nos émotions, notre humeur et notre comportement. Notre alimentation joue un rôle majeur dans la santé de notre corps physique, mental et émotionnel, au même titre que nos pensées ! Nous sommes donc le résultat de ce que nous pensons et mangeons !
Les câlins et la tendresse contribuent au bon développement du cerveau
Un chercheur japonais et une chercheuse suédoise (4) ont démontré que les câlins et la tendresse sont nécessaires au développement des enfants pour sécréter les molécules du bien-être et du confort, utiles au développement des facultés intellectuelles. Même chez les adultes, un câlin de 10 secondes permet au cerveau de sécréter de l’endorphine, de la dopamine et de l’ocytocine, qui sont respectivement les hormones du bien-être, du plaisir et de l’attachement À cela s’ajoutent d’autres bienfaits comme le renforcement du système immunitaire et une augmentation de la confiance en soi. Nous sommes des êtres sociaux et les neurones miroirs favorisent grandement l’empathie et la socialisation. Les patients entourés et accompagnés par des proches récupèrent plus vite que des patients qui sont seuls. La solitude prolongée est d’ailleurs un facteur favorisant la dépression.
La diversité et la complémentarité des sources d’informations permettent d’en connaître davantage sur notre fonctionnement. Plus les recherches s’activent, plus nous percevons que l’être humain est unique et illimité et que notre santé relève d’une médecine holistique dont le cerveau est le chef d’orchestre.
Sources :
(1) https://www.inexplore.com/articles/imaginaire-nouvelle-realite-scientifique
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Health_belief_model
(3) Cryan, J.F. & Dinan, T.G. Mind-altering microorganisms: the impact of the gut microbiota on brain and behavior. Nat. Rev. Neurosci. 13, 701-712. doi: 10.1038/nrn3346. Epub 2012 Sep 12. PMID : 22968153. – Gros A. Le ventre, notre deuxième cerveau. CNRS Le Journal [en ligne]. 2017 Février [consulté le 30 décembre 2020].
(4) Tetsuo Kida (Chief of Higher Brain Function Unit, Department of Functioning and Disability, Institute for Developmental Research, Kasugai, Japan) et Malin Björnsdotter (University of Gothenburg, Neuroscience and physiology, Faculty Member)
Le conseil de Liz :
Notre cerveau nous trompe mais peut également être trompé, c’est le principe des illusions d’optiques ! Une expérience célèbre d’illusion est celle de la main en caoutchouc.
Ce test fait croire à notre cerveau que les coups portés sur une fausse main sont réels. Le sujet ressent les émotions de douleurs associées, comme si le membre meurtri était le sien. Bluffant !